400 éco-villages implantés au Sénégal en 4 ans
Le Sénégal compte actuellement 400 éco-villages contre 3 au démarrage du Projet éco-villages/Jica, en 2012. C’est le constat fait, hier, par la coopération japonaise qui a financé ledit projet au profit des zones rurales de Thiès, Louga et Fatick, sous la supervision de l’Agence nationale des éco-villages (Anev).
Le Projet éco-villages (Pev)/Jica arrivera à son terme au mois de juillet prochain. Il a permis de créer pas moins de 400 éco-villages au Sénégal. Pour le représentant-résident de la Jica (coopération japonaise), Yuji Moriya, il s’agissait, à l’origine, d’un projet d’appui visant à propulser le développement rural en assurant l’harmonisation de l’écologie et de l’économie. Les difficultés socio-économiques, aggravées par le péril environnemental et climatique, maintiennent les populations dans le cercle vicieux du sous-développement avec ses corollaires que sont l’exode rural, les migrations, etc.
C’est dans ce contexte que la Jica a décidé, en 2012, d’appuyer les efforts du gouvernement du Sénégal afin de transformer les villages du pays en des îlots de prospérité socioéconomique et environnementale. Pour le Japon qui a ainsi apporté son assistance technique, le programme des éco-villages se veut un terrain d’expérimentation de la mise en œuvre concrète du développement durable à l’échelle locale en prenant en compte, à égale dimension, les sphères économique, écologique et sociale. Le Pev/Jica est considéré comme la voie la plus porteuse pour sortir durablement les populations de la pauvreté et renforcer leur résilience. Le point focal du projet, le commandant Mame Gory Diagne, n’a pas manqué de lister les nombreux acquis, notamment en termes de renforcement organisationnel. Il s’agit d’outils de capitalisation comme l’établissement de plans directeurs régionaux et le répertoire des techniques et approches relatives aux éco-villages. L’élaboration du guide d’établissement et d’administration de la plateforme, la base de données de l’inventaire des villages de même que l’établissement du système de certification des éco-villages rentrent dans ce cadre. Sur le plan opérationnel, le projet a davantage travaillé à promouvoir la transformation des villages en éco-villages au moyen d’un ensemble d’activités pilotes spécifiques à chacune des régions ciblées. Il en est ainsi de la promotion de l’agriculture durable dans la zone des Niayes, avec l’utilisation de l’énergie solaire et du système d’irrigation à économie d’eau, de la vulgarisation des bio-digesteurs et de la promotion de l’apiculture. L’aménagement de l’environnement intégré autour des écoles et des bassins de rétention a aussi été réalisé, selon le directeur général de l’Anev, Mamadou Barry.
A la fin du projet, une nouvelle ère s’ouvre avec la nécessité pour le gouvernement de réussir le pari de la capitalisation, de la pérennisation et de la diffusion dans l’ensemble des régions du pays. C’est sans doute la raison pour laquelle le président du Conseil de surveillance de l’agence, Abdoulaye Wilane, a suggéré au ministère de l’Environnement et à la direction de l’Anev de trouver des plages de convergence afin de voir comment assurer la poursuite du projet dans les meilleures conditions. Ce qui inclut naturellement la poursuite de la recherche de partenariats, l’autonomisation du fonctionnement des plateformes et la collaboration avec les collectivités locales et les autres organismes intéressés. L’Anev a promis de trouver de nouveaux partenaires financiers pour démultiplier le concept novateur des éco-villages sur toute l’étendue du territoire national.
M. L. DIATTA/Lesoleil
http://www.lesoleil.sn/actualites/item/51519-400-eco-villages-implantes-au-senegal-en-4-ans.html#sthash.Wr7Lffsx.dpuf