400 bâtiments risquent de s'effondrer
En 2015, 225 bâtiments se sont effondrés, faisant 13 morts au Sénégal, selon la Direction de la protection civile.
Près de 400 bâtiments menacent ruine au Sénégal, cette année, selon un rapport de l'Association sénégalaise de normalisation (ASN).
BBC Afrique s'est entretenu avec le chef de la division chargée du bâtiment et du génie civil à l'ASN, Souleymane Ndiaye, sur les causes de cette situation.
Les bâtiments s'effondrent au Sénégal parce que le fer utilisé dans la construction n'est pas conforme aux normes de qualité requises, selon M. Ndiaye.
"Nous avons constaté la présence, dans le marché sénégalais, du fer de mauvaise qualité, du fer non conforme à aucun standard international. C'est pourquoi l'Etat a décidé de réglementer le commerce du fer à béton", a-t-il signalé.
En février dernier, le gouvernement du Sénégal a pris un arrêté interdisant l'usage du fer non conforme aux normes de construction requises, selon Souleymane Ndiaye.
En 2015, 225 bâtiments se sont effondrés dans le pays, faisant 13 morts, a indiqué en mars dernier la Direction de la protection civile, un service du ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique.
BBC.com/APS
le fer à béton dans les constructions sera réglementé
Au Sénégal, l’Etat cherche à améliorer la qualité des constructions car chaque semaine, des maisons et des immeubles s’effondrent. L’une des raisons concerne les matériaux de mauvaise qualité. Une nouvelle loi vient ainsi régir un secteur très puissant du bâtiment, celui du fer à béton. Ces fers sont, en fait, le squelette métallique des bâtiments.
Après une nouvelle forte pluie, fin août, la dalle de la maison d’Adama Dione, habitant de Pikine, s’est effondrée.
« On dormait et d’un seul coup, on a entendu : boom ! Nous avons vu deux personnes qui sont mortes. Je peux vous dire que ce sont les fers à béton parce que s’il y avait des maçons qualifiés, cette chute n’aurait pas eu lieu », affirme-t-il.
Comme pour ce logement, la mauvaise qualité des fers à béton est à l’origine de ce type de catastrophe. L’Etat pointe du doigt les entreprises locales qui ne respectent pas toujours les normes.
« Il y a, sur le terrain, plus d’une dizaine d’industries. Face à une forte concurrence, ils ont dû baisser les prix jusqu’à un certain niveau, mais cela a eu aussi comme conséquence une baisse de la qualité. De ce point de vue, cet arrêté va nous permettre vraiment de régler ce problème », souligne, pour sa part, Ibrahima Sarr, responsable de l’Unité de mesure au ministère du Commerce.
L’arrêté signé par les autorités oblige les entreprises qui fabriquent des fers à béton à déclarer leurs stocks pour permettre une bonne traçabilité ainsi que le strict respect de normes internationales.
« Ces secteurs méritent des mesures techniques avec des diamètres, des longueurs et des caractéristiques mécaniques dites normalisées, ce qui va consacrer un retour à l’orthodoxie », explique le ministre du Commerce, Alioune Sarr.
Il appartient désormais aux services de contrôle, et notamment aux douanes, de faire respecter cette nouvelle réglementation sur la fabrication et le commerce des fers à béton.
Guillaume Thibault/RFI