Ouverture de l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass : Tout est fin prêt pour le décollage
A trois jours de l’ouverture de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), le ministre des Transports et du Développement des Infrastructures aéroportuaires, Maimouna Ndoye Seck, a eu un échange à bâtons rompus, autour d’un déjeuner, avec des responsables d’organes de presse de la place. Au cours de ces discussions, de nombreuses questions relatives à l’accessibilité, à l’exploitation de l’aéroport, au transport, au financement de l’infrastructure etc., ont été abordées.
Le Transport vers l’Aibd, les cuves de kérosène, l’assiette foncière de l’ancien aéroport, la sécurité sur l’autoroute à péage, le financement de l’Aibd, sa gestion etc., les questions au menu du déjeuner de presse organisé, hier, par le Ministère des Transports aériens et du Développement des Infrastructures aéroportuaires avec les responsables des organes de presse de la place, étaient aussi riches que variées. N’éludant aucune de ces interpellations, le ministre Maimouna Ndoye Seck et certains de ses collaborateurs comme le directeur général de l’Aibd, Abdoulaye Mbodj, le directeur général de l’Anacim, Maguèye Maram Ndao, ou encore le directeur général de la société d’exploitation de l’Aibd, Xavier Marie, ont tenté d’apporter des réponses.
Il en est ainsi de la question du transport en taxis vers l’Aibd dont les tarifs sont jugés exorbitants par certains Sénégalais. Estimant que ces prix sont abordables si l’on se réfère aux tarifs appliqués à l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar, le ministre a rappelé qu’à côté des taxis, des bus classiques et des navettes sont mis à la disposition de ceux qui veulent se rendre au nouvel aéroport. Des offres de services diversifiées et larges en fonction du niveau de confort souhaité et la capacité financière des usagers. Quant à ceux qui travaillent sur la plateforme aéroportuaire, le directeur général de la société d’exploitation (Las) fait savoir que ceux-ci seront ramassés à différents points et transportés vers leur lieu de travail.
En ce qui concerne les cuves de kérosène, le ministre Maimouna Ndoye Seck assure qu’il n’y a aucun problème ni de dimensionnement, ni de conception. « Les installations sont complétement prêtes et ont été réalisées selon les normes internationales. Elles ont une capacité de 7.500 m3 contre 2.500 m3 à l’aéroport de Dakar. La première cuve a été déjà remplie, les autres sont en train de l’être. Nous n’aurons aucune difficulté à approvisionner les aéronefs à partir du 7 décembre prochain », a-t-elle dit. A ceux qui s’inquiètent de l’avenir de la société Aibd.Sa qui est le maître d’œuvre des travaux de l’aéroport, Mme Seck a indiqué qu’elle va continuer à exister. Rappelant que c’est cette société qui a signé la convention de concession avec la société d’exploitation de l’aéroport dans laquelle elle représente l’Etat. D’autant plus que, renchérit son directeur général Abdoulaye Mbodj, « Aibd.Sa a d’autres défis à relever comme la construction du centre de maintenance aéroportuaire, l’extension de l’aéroport dans le futur, etc. »
Autoroute sécurisée
La question de la gestion de l’aéroport est revenue à de nombreuses reprises dans les discussions entre les autorités et les journalistes. A ce propos, le Dg de l’Aibd a rappelé que, contrairement au premier contrat de concession qui avait été signé avec Daport et dans lequel le Sénégal n’avait aucune action, celui qui le lie désormais avec Limak-Aibd-Summa est beaucoup plus avantageux. « Avec le premier contrat de concession signé avec Daport, le Sénégal n’avait rien dans le capital alors que dans le nouveau contrat de concession, le Sénégal a 34 % dans l’actionnariat », a-t-il expliqué. Le ministre précise que, dans la convention de concession, l’Etat recevra 20 % des chiffres d’affaires. « Le plus important c’est de voir dans quelles conditions la concession a été faite. Nous avons mis en place un cahier de charge très contraignant que l’opérateur devra respecter », a soutenu Maimouna Ndoye Seck.
Au départ, le nouvel aéroport devait coûter 235 milliards de FCfa. Mais d’avenant en avenant dont trois principalement pour un montant global de 70 milliards de FCfa, en plus d’autres infrastructures connexes qui n’étaient pas prévues dans le projet initial, le chiffre est monté à 423 milliards de FCfa. « C’est un projet qui est né avec des tares congénitales. On l’a démarré sans que les études ne soient terminées sans même que le financement ne soit bouclé. Il est donc normal, en cours d’exécution, qu’on puisse avoir des surcoûts. Tout cela a concouru à l’augmentation du coût. Sans oublier que des infrastructures connexes comme le Salon d’honneur, les logements d’astreinte, les bureaux administratifs, n’étaient pas inscrits dans le budget initial », a fait savoir le ministre. En ce qui concerne la sécurité sur l’autoroute à péage avec notamment l’absence de système d’éclairage qui expose les usagers, le ministre a annoncé que la décision a été prise d’installer des lampadaires solaires aux points les plus sensibles. Parallèlement, toutes les forces de sécurité seront aux aguets pour sécuriser l’autoroute de jour comme de nuit.
Elhadji Ibrahima THIAM/lesoleil.sn