Sauvegarde et mise en valeur de l’île de Saint-Louis : Le plan d’action validé
A l’issue d’un atelier organisé conjointement par l’Agence de développement communal (ADC) de Saint-Louis et le centre culturel régional Abdel Kader Fall, un plan d’action pour la sauvegarde et la mise en valeur de l’île de Saint-Louis a été adopté et validé.
Les travaux de cet atelier se sont déroulés à l’hôtel de ville de la capitale du Nord en présence de la première adjointe au maire Mme Aïda Mbaye Dieng, du directeur du centre culturel régional Moustapha Ndiaye Och, du Directeur général de l’Adc Boun Daouda Soumaré, de Mme Kadia Sow, représentant l’Unesco, de Frederic Auclair, architecte consultant, de Mme Fatima Fall, directrice du Centre de recherches et de documentation du Sénégal (Crds), le chef du service régional du tourisme Ibrahima Sarr, etc.
Riche d’une histoire de plus de trois siècles, l’île de Saint-Louis, ses maisons typiques, le tracé des rues, l’omniprésence du fleuve, l’approche par le pont Faidherbe lui donnent une identité unique qui lui a valu sa place comme cité de l’humanité.
Mais, selon Moustapha Ndiaye Och, aujourd’hui ce patrimoine est menacé par un manque d’entretien, par des constructions qui ne respectent pas le bâti traditionnel de l’île. Pour le protéger, un Plan de sauvegarde et de mise en valeur est entré en vigueur en 2008 (Décret présidentiel n°2008-694 du 30 juin 2008). Le plan de sauvegarde est un texte juridique opposable aux tiers. Il règlemente les travaux et constructions et tous les aménagements urbains. Ce règlement est aussi un document d’urbanisme qui prend en compte le développement urbain de la ville. Il identifie les parties à préserver mais définit aussi les zones pour de nouvelles constructions dans le périmètre sauvegardé. Le règlement s’applique sur un territoire défini, notamment le secteur sauvegardé appelé Zone PM (Patrimoine Mondial) reprenant l’île, les quais et berges et le pont Faidherbe (tous également classés sur la liste des Monuments historiques du ministère de la Culture – les zones tampons (ZT) qui recouvrent le fleuve et ses berges, la langue de Barbarie, les berges du côté du faubourg de Sor.
Parlant des autorisations de travaux, Moustapha Ndiaye a précisé que tous les travaux sur l’île sont règlementés par le Plan de sauvegarde et de mise en valeur. C’est-à-dire les travaux sur des bâtiments classés monuments historiques, de grand intérêt architectural ou d’intérêt architectural moyen, les constructions nouvelles, la modification de l’aspect d’un bâtiment, la démolition d’un bâtiment ou d’une partie, le changement d’affectation d’un bâtiment ou d’une partie, les aménagements urbains, des quais et des berges, l’abattage ou la plantation d’arbres, la construction d’une piscine, la pose ou la modification d’une clôture, la pose d’une enseigne ou d’un panneau publicitaire...
La demande d’autorisation de travaux, a-t-il souligné, est adressée aux Services techniques municipaux (STM) qui instruiront le dossier vers les différents services. L’autorisation de travaux est accordée si l’architecte de l’Etat estime que le patrimoine et le cadre de l’île ne sont pas mis en danger. L’architecte de l’Etat doit visiter les lieux avant le début des travaux. Il peut donner des prescriptions qui devront être respectées. Une quarantaine de participants venus d’horizons divers ont discuté à bâtons rompus sur les enjeux et les perspectives de ce plan d’action, avant de le valider avec des amendements.
Mbagnick Kharachi DIAGNE/Lesoleil