Une campagne anti-tabac vise les jeunes
Au Sénégal, la société civile veut faire respecter la loi anti-tabac votée en 2014, qui n'a jusqu'ici été suivie d'aucun décret d'application. Pour relancer le débat, l'ONG américaine, Campaign for tobacco-free kids, a financé une fausse campagne publicitaire vantant aux enfants les mérites d'un bonbon appelé « Nico-Teen », dont l'emballage ressemble à celui d'un paquet de cigarettes.
Au lycée technique Delafosse de Dakar, un panneau publicitaire pour une marque de bonbons accueille les élèves à la sortie des cours. « Nico-Teen, à consommer sans modération. Nico-Teen Sénégal. Ca à l’air d’être des paquets de cigarettes, mais on dirait que c’est des bonbons », expliquent des lycéens. Ils ne le savent pas encore, mais les confiseries au packaging rappelant celui de cigarettes ne seront jamais vendues au Sénégal.
Derrière la publicité se cache en réalité une campagne sur les méfaits du tabagisme chez les jeunes. Karamoko Badiane et Malika Touré travaillent pour l’agence digitale Nelam, à l’origine du concept Nico-Teen : « Ce sont les fumeurs de demain qu’on essaye de protéger ». Face aux réglementations européennes de plus en plus restrictives, les industriels du tabac misent sur l’Afrique et sur sa jeunesse.
Financée par une ONG américaine anti-tabac, la campagne Nico-Teen a elle aussi déployé les grands moyens : cinquante panneaux publicitaires dans Dakar et sa banlieue, des spots radios et télévisés, les réseaux sociaux pris d’assaut, avec pour seul but faire appliquer la loi anti-tabac votée en 2014 qui n’a été suivie d’aucun décret d’application. Dans ce combat, le cancérologue Abdoul Kassé est en première ligne. Il est le président de la Ligue sénégalaise de lutte contre le tabagisme (LISTAB) : « On s’est battus pour installer cette loi. Il faut que, effectivement, cette loi soit implémentée ».
Depuis 2014, la loi prévoit notamment l’interdiction de la promotion directe ou indirecte des produits du tabac et la vente à 200 mètres des établissements scolaires.
RFI