Une femme sur quatre a subi l’excision-Les journalistes invités à sensibiliser sur l’abandon de ces pratiques néfastes
Une session de renforcement des capacités des réseaux de journalistes et des animateurs de radios communautaires sur les mutilations génitales féminines, les mariages d’enfants, et approche droits humains, s’est ouverte depuis hier à Saly. Le but de cette rencontre qui dure trois jours, est de contribuer à la sensibilisation sur l’abandon de ces pratiques néfastes.
Au Sénégal, près d’une femme sur quatre (4) âgées entre 14 et 49 ans, a déclaré avoir subi l’excision. L’annonce a été hier, à Saly, lors de l’ouverture d’une session de renforcement des capacités des réseaux de journalistes et des animateurs de radio communautaires. S’exprimant par la même occasion, Coumba Thiam, Directrice de la famille, a soutenu que ces hommes de média constituent des alliés sûrs pour l’abandon de ces pratiques néfastes. “ Le ministère en charge de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, à travers la direction de la famille, mène des activités diverses telles que le plaidoyer, la sensibilisation, des cessions de formations, des descentes sur le terrain. Aujourd’hui (hier), nous avons réuni les journalistes et les animateurs de radios communautaires pour en faire des alliés sûrs, des alliés stratégiques”, a-t-elle dit. Avant de poursuivre : “nous savons que pour communiquer sur des valeurs qui sont des normes sociales comme l’excision, comme les mariages d’enfants, il faut vraiment faire attention sur la communication. Il faut prêter à la communication une touche particulière. Alors nous sommes là pour les encourager davantage, pour partager avec eux les résolutions et les différents traités et engagements internationaux auxquels le Sénégal a souscrit”.
Le Nord et le Sud, les régions les plus ‘’mutilées’’
Toutefois, l’Etat rencontre des difficultés pour abolir ce fléau car, selon la directrice, certaines communautés pensent que c’est une recommandation de la religion, tandis que d’autres estiment que pour être pure, il faut que la femme subisse cette pratique. En effet, les régions les plus touchées par ce phénomène sont les régions du nord et du sud. “ C’est des régions de forte prévalence et vous voyez, la trajectoire des mariages d’enfants suit celle de l’excision. C’est la raison pour laquelle, depuis très longtemps, le gouvernement a manifesté une volonté politique en élaborant des plans d’action nationaux. Deux plans d’action ont été élaborés et à côté de ces plans d’action, il y a une loi 99 05”, a dit Mme Coumba Thiam, selon qui les officiers de police judiciaire et autres agents de la justice ne peuvent pas du tout agir s’ils ne sont pas au courant de ce qui se passe.
Cheikh Moussa SARR/Rewmi